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Photo du rédacteurCatherine Ndong

Un psy pour l’enfant… ou pour le parent ? (2éme partie)

Détresse cachée ou exprimée ?

Quels sont les motifs pour lesquels les adolescents vous consultent ?

Samuel Dock : En général, on m’adresse les adolescents parce qu’ils ressentent une réelle détresse face à laquelle parents et enseignants se sentent démunis, surtout lorsque celle-ci est tue et qu’ils ne savent plus quoi dire, ou lorsqu’elle s’exprime directement, via un comportement qui rend le vivre-ensemble difficile ou impossible. Du trouble obsessionnel compulsif (TOC) à l’anorexie dissimulée, de l’agressivité tapageuse à la dépression discrète, il est parfois assez aisé d’identifier la nécessité d’une prise en charge psychologique. Mais l’appel au soin peut également se faire entendre de manière beaucoup plus indirecte. Voilà ce que je dois déterminer. Parfois, cependant, la demande émane des ados eux-mêmes. Il faut dire que, avec les différentes politiques de prévention, et peut-être la reconnaissance de la figure du psy, j’ai l’impression que ceux-ci parviennent à identifier plus aisément qu’il existe des espaces de parole où ce qui est indicible et inaudible ailleurs peut devenir exprimable et écoutable. Comme s’ils étaient de plus en plus nombreux à comprendre que le cabinet de thérapie pouvait être le lieu d’une écoute, d’une présence à l’autre, d’une « veillance », comme dirait le grand psychiatre Jean Oury.


Acceptez-vous de suivre un ado même si vous devinez que le problème se situe du côté d’un des parents, ou des deux ?

Samuel Dock : Quel que soit le cas de figure, je mobilise aussi souvent que possible les parents dans la thérapie de leur enfant. Je ne divulgue rien du contenu des séances, évidemment, et je préserve une complète neutralité. Mais il m’apparaît essentiel de les laisser s’exprimer, de les renseigner sur mes façons de travailler, et parfois même de les guider un peu. Cette collaboration se veut être, en effet, un acte de parentalité : elle permet à l’adolescent de percevoir que, même s’il rejette ses parents dans son accession à l’autonomie, même s’ils ont des conflits, il peut se faire entendre. Arrive-t-il que ce soient les parents qui dysfonctionnent ? Oui, parfois. Mais j’accepte alors quand même l’adolescent en thérapie si je perçois que je peux l’aider à traverser l’orage, à apprivoiser la complexité de son environnement familial. Et rencontrer ses parents me permet alors d’essayer d’orienter ces derniers en douceur – mais fermement – vers un autre professionnel, ou vers un groupe de parole, ce qui peut constituer une première étape.

Dans quels cas réorientez-vous l’ado ou ses parents ?

Samuel Dock : Je m’accorde souvent trois séances pour déterminer si je suis en mesure de débuter une collaboration thérapeutique, et je réoriente un patient si je pense que ma méthode n’est pas la plus appropriée pour lui venir en aide. Par exemple, s’il souffre de troubles trop massifs, qui empêchent l’élaboration d’un travail de parole dans un premier temps, je peux le diriger vers un psychiatre. Une chose est certaine : dans tous les cas, j’engage ma responsabilité. D’où mon conseil aux parents : méfiez-vous des gourous qui prétendent pouvoir résoudre le problème très vite. Amorcer un suivi psychothérapeutique demande toujours un peu de temps. Et une investigation clinique rigoureuse.


https://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapies-familiales/Articles-et-Dossiers/Un-psy-pour-l-enfant-ou-pour-le-parent

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