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Photo du rédacteurCatherine Ndong

Syndrome post-traumatique: quel mode d'intervention ?

Après la confrontation d’un individu à la violence extrême, comment les psychologues parviennent-ils à apporter leur soutien ?

Le groupe de parole ou défriefing

En entretien individuel ou groupal, la prise en charge thérapeutique exige d’importantes qualités d’empathie et une certaine finesse d’analyse puisqu’elle s’inscrit parfois dans une autre culture (dans le cas du séisme d’Haïti par exemple) et peut nécessiter un travail de traduction. La simple bienveillance du thérapeute semble inadaptée aux patients victimes d’un évènement dramatique, tout comme la position de neutralité dans le sens d’une non implication émotive. Le psychologue doit, dans un premier temps, tenter de contenir les angoisses, notamment en expliquant le caractère quasi-systématique des différents troubles post-traumatiques. De cette façon, les sujets ‘comprendront’ mieux leur état et pourront anticiper les effets anxiogènes des sentiments de ‘devenir fou’.

Enfants traumatisés et dessins

En raison de leur jeune âge, nombre d’enfants traumatisés ne sont pas en mesure de s’engager dans un débriefing oral. Le recours au dessin est alors précieux et fournit un matériel clinique très important. En donnant une consigne suffisamment large sans induction de réponse, il est possible d’entrevoir, parmi le déroulé de l’évènement, ce qui a eu valeur de traumatisme pour l’enfant. Au travers des formes esquissées, le thérapeute peut entrevoir les perceptions, les détails prégnants mais aussi les croyances mises à mal. Lors d’un séisme par exemple, le choix des bâtiments dessinés par les enfants n’est pas anodin. Les représentations de la maison familiale ou de l’école lézardée ou écroulée, montrent la destruction des lieux ayant valeur de protection pour l’enfant et laissent supposer le travail thérapeutique nécessaire. Une fois les premières perceptions désenvoûtées par le dessin, le psychologue peut favoriser la verbalisation en demandant à l’enfant d’expliquer sa représentation. Un mutisme témoignerait d’un mécanisme proche de la sidération alors que la parole pourrait se rapprocher des bienfaits de la catharsis.

Le passage de relais

Si le syndrome post-traumatique semble mieux connu et appréhendé par la société et les praticiens, il n’en reste pas moins un trouble psychologique engendrant d’importantes souffrances. Associé à la violence, il résulte de la confrontation à la mort et se conjugue souvent aux problématiques de deuil lorsqu’il survient dans le cadre d’une catastrophe. Les méthodes d’intervention des psychologues ont prouvé leur efficacité mais elles ne peuvent s’inscrire dans le temps. Des passages de relais sont donc essentiels pour le rétablissement des victimes. La formation des soignants aux problématiques des symptômes post-traumatiques est nécessaire pour maintenir la fonction contenante de l’environnement direct, mais une sensibilisation doit être idéalement dispensée auprès de l’ensemble des acteurs de la vie de la victime. Dans le cas des enfants par exemple, l’école prendra une place prépondérante dans le retour à la vie ‘normale’, aux repères sociaux et moraux, elle peut occuper un rôle structurant et les instituteurs, formés, une place de tuteurs de résilience.


https://www.psychologie.fr/article/syndrome-post-traumatique-quel-mode-d-intervention--A-427.html

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