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Photo du rédacteurCatherine Ndong

Le processus schizoïde par Steffi Tarade* & Brigitte Rota* (Part 1)

Le terme schizoïde est souvent mal compris, il provient du terme grec utilisé pour les ciseaux et veut dire couper ou fendre, séparer. Je me suis intéressé dans la psychothérapie du processus schizoïde, à travers des présentations de cas, des lectures, des discussions dans les séminaires de développement professionnel à l’Institut de Psychothérapie Intégrative. Ce travail a été une extension de nos réflexions sur des thèmes qui sont liés à la fois à la dissociation et à la honte.

Comme nous avons travaillé avec des personnes qui utilisaient la dissociation comme mécanisme d’adaptation continuel, mais aussi avec des personnes qui utilisaient la honte comme mécanisme primaire pour organiser leurs expériences émotionnelles, nous avons trouvé que nous avions besoin d’affiner nos méthodes de psychothérapie pour accorder plus d’importance au questionnement respectueux concernant le vécu subjectif du client.

Ces clients ont besoin que leur psychothérapeute soit en permanence accordé à leurs états affectifs. Ils ont besoin de sentir que leur tristesse est accueillie avec compassion, leur peur avec de la sécurité et leur colère entendue avec le sentiment d’être pris au sérieux dans l’expression de cette colère (Erskine & Trautman de 1996/1997).

Ces clients ont un besoin particulier de réactivité à l’état affectif chargé de peur qui est si dominant dans le processus schizoïde et souvent relié à une expérience non verbale. Ils ont aussi besoin que le thérapeute soit accordé à leur niveau de développement, leur niveau de fonctionnement ce que Daniel Stern en 1995 a décrit comme « le soi central, le soi émergeant, le soi intersubjectif ». Ces niveaux de fonctionnement développemental sont pré-verbaux. De fait, beaucoup de clients schizoïdes régressent à un niveau de fonctionnement développemental préverbal comme une zone de sécurité en présence d’une menace (Guntrip, 1968).

Une grande partie de notre travail thérapeutique et de notre recherche, a montré l’importance de valider le vécu subjectif du client. Quand la thérapie insiste sur le changement, pas comme un 1er objectif mais comme un effet secondaire de la thérapie, quand la focale thérapeutique n’est pas sur le comportement du client mais sur les processus internes de celui ci, nous nous aboutissons à une forme plus lente de thérapie, mais une forme qui peut remplir le vide psychologique dont la personne schizoïde fait l’expérience en interne.

Ce qui devient apparent dans une psychothérapie focalisée sur la phénoménologie, c’est l’affect du soi du client qui est caché, séquestré, encapsulé. Ce qui se produit avec des personnes schizoïdes, c’est que les affects de terreur et de rage n’ont souvent pas trouvé le chemin du dialogue avec une autre personne. Nous savons de notre expérience avec des personnes victimes de traumatismes que le traumatisme reste traumatique dans la vie de la personne en raison de l’échec d’une relation guérissante. De nombreuses personnes ont des expériences traumatiques, mais ne restent pas traumatisées, parce que quelqu’un a été présent, d’une façon guérissante, aidante, clarifiante, ce qui a permis au traumatisme d’être intégré au vécu de la personne. (Erskine, 1993/1997)

Le processus schizoïde est clairement défini par Eric Berne en 1961 dans sa description des états du moi. C’est le Moi fragmenté par le traumatisme. Les fixations de l’Etat du Moi Enfant interfèrent avec le fonctionnement ici et maintenant de la néopsychée. Berne a définit la fragmentation du Moi et les questions de limites telle que la perte de la réalité, la dépersonnalisation, le sentiment d’étrangeté, comme étant « de caractère schizoïde » (p.67). Chacun de ces Etats du Moi Enfant fragmentés par un traumatisme a besoin d’une relation guérissante réactive. « L’Etat du Moi peut être traité comme un véritable enfant. Il peut être nourri soigneusement, tendrement même, jusqu’à ce qu’il se développe, qu’il se déploie comme une fleur » (p.226).


Des clients qui entrent dans un processus schizoïde ont besoin que le thérapeute crée une relation thérapeutique qui permette à chaque Etat du Moi Enfant d‘émerger, et d’être accueilli avec une réponse qui soit accordée et sécurisante.



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