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Photo du rédacteurCatherine Ndong

Le mécanisme de condensation des rêves

L’analyse des rêves constitue un fondamental de la psychanalyse. « L’interprétation des rêves », de Sigmund Freud, publié en 1900, constitue l’œuvre maîtresse de la littérature psychanalytique en ce domaine.

Il importe d’abord pour bien appréhender le rêve et les mécanismes de son élaboration, de comprendre comment cela se passe sur le plan psychique. Le système conscient dort, il n’est plus en activité, alors que l’inconscient demeure éveillé et produit l’activité onirique.

Existe entre le conscient et l’inconscient une « censure », qui a pour fonction d’empêcher les contenus inconscients d’accéder au conscient. Celle-ci continue de veiller même lorsque nous dormons afin de toujours s’opposer à l’accès à la conscience des contenus refoulés (l’inconscient est constitué de désirs non satisfaits, interdits, pensées réprimées… Bref des contenus bien « terribles »).

Mais la vigilance de la censure peut être trompée. Les pensées, désirs et représentations de l’inconscient peuvent passer la censure s’ils sont suffisamment maquillés. Alors, elle ne les reconnaît pas comme dangereux ou menaçants et les laisse passer.

Parmi les différentes stratégies que le rêve va utiliser lors de son « travail d’élaboration », le mécanisme de condensation constitue une des ruses efficaces pour laisser s’échapper ces contenus de la manière la plus inoffensive possible. En effet, sous un contenu manifeste (ce dont nous nous rappelons éventuellement au réveil), le rêve achemine un contenu latent (les contenus inconscients qui ne doivent pas nous réveiller).

Cette condensation est particulièrement à l’œuvre dans le rêve. Elle constitue en fait le regroupement de plusieurs représentations en une seule dite « représentation condensée ». Plusieurs représentations se réunissent en une seule.

Sa caractéristique principale réside dans la synthèse qu’elle opère. Freud explique que la condensation est responsable de la brièveté du rêve : le contenu latent étant en fait beaucoup plus dense et plus long que le contenu manifeste. La condensation rend compact des éléments a priori séparés mais psychiquement associés.

Par exemple, il arrive fréquemment de rêver à des personnes auxquelles nous ne parvenons pas à donner une identité précise au réveil. Le personnage de notre rêve peut prendre l’apparence de notre cousin germain, avec la tonalité et les expressions d’une jeune actrice très connue et à ces deux personnages se superposent par fois une troisième et une quatrième figure ; l’une est vêtue des vêtements d’une amie, l’autre est pénible comme un collègue de travail, etc. Quatre personnes peuvent donc être réunies en un seul personnage.

Il peut en être de même avec les lieux et les objets. Par exemple, en rêvant que nous nous trouvions dans notre ville natale mais sans pouvoir retrouver quoique ce soit de commun avec l’étrange endroit du rêve, qui ressemblait bien plus à l’endroit où nous sommes allés passer nos dernières vacances. Nous savons qu’il s’agit de notre ville et pourtant, elle est différente. Ce n’est bien sûr qu’un exemple mais qui permet d’illustrer le phénomène de la condensation onirique, parfois bien plus complexe. Et le rêve n’en devient que plus étrange.

Le résultat de la condensation onirique est la superposition de pensées diverses et souvent contraires ; c’est pourquoi pour bien analyser un rêve, il ne faut pas se contenter de la seule première interprétation mais envisager toutes les autres possibilités.


https://www.psychologie.fr/article/le-mecanisme-de-condensation-des-reves--A-318.html

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